Les arcs

Sources des commentaires: WorldArchery et Wikipedia

Les arcs

Les arcs utilisés de nos jours n’ont plus rien à voir avec leurs ancêtres. Le bois a souvent été remplacé par des fibres de verre, du foam, du carbone et de l’aluminium. Ils sont pour la plupart équipés d’un viseur, d’un repose-flèche, de stabilisateurs, d’amortisseurs, de poids, et, pour certains, de cames (poulies dont l’axe est excentré) qui démultiplient la puissance de l’arc. Ainsi, lors des compétitions, les flèches tirées vers la cible peuvent avoir une vitesse dépassant facilement les 300 km/h.

Arc Longbow, arc droit ou encore arc traditionnel

C’est un arc traditionnel d’une seule pièce. Déclinaison moderne du grand arc anglais, il bénéficie des nouvelles techniques de fabrication et offre souplesse de tir et performances.
Le longbow est utilisé aujourd’hui principalement en tir sportif extérieur ou tir « nature », ou encore tir instinctif car il ne permet pas de longues séances de visée. Il séduit les tireurs recherchant un rapport très direct avec leur arme plutôt que la précision : sa constitution d’une seule pièce lui donne la préférence de puristes. En effet, son tenant unique (sans écrous de fixation ni poulies) en fait une arme qui met en valeur les qualités instinctives naturelles du pratiquant. La fabrication étant artisanale, chaque arc est un exemplaire unique ayant ses réactions propres (les cernes et les nouures du bois varient à chaque arc).
Le Longbow anglais, dit le Grand Arc en français, est en fait d’origine Galloise. Sa forme est droite et il mesurait plus de 2 mètres au Moyen Âge lorsqu’il était destiné à un homme de taille moyenne (environ 1,65 m). Sa forme transversale en D est caractéristique vu qu’il ne dispose que dune seule courbure. La partie plate se positionne côté cible (c’est le dos de l’arc), la partie arrondie face au tireur (c’est le ventre de l’arc). Comme la quasi-totalité des arcs avant 1950, il ne possède pas de repose-flèche. On pose la flèche soit sur une petite fenêtre si l’arc en dispose, soit sur la main, d’où l’obligation de ne tirer que des flèches « ligaturées » (on enroule un fil autour du fût et de la base des plumes afin que leurs pennes ne risquent pas de pénétrer sous la peau lors du tir).
Avec un longbow puissant (plus de 100 livres), la portée maximum avoisine 260 mètres, à 200 mètres une flèche peut pénétrer une cotte de maille, à 100 mètres une armure.
Les meilleurs Longbows sont en if (Taxus Baccata). La propriété de cet arbre est d’avoir un cœur qui accepte la compression (donc on le positionne au ventre de l’arc), et un aubier qui accepte l’extension (donc on en laisse une partie au dos de l’arc). Ainsi l’arc est plus souple, casse moins et autorise une plus grande allonge, donc une plus grande puissance et une plus grande portée.

Des informations plus détaillées sont accessibles sous Wikipedia et sur le site de la WorldArchery.

Video du championnat Europeen 3D Longbow de Cesana en 2023:


Arc Barebow, Recurve ou encore arc nu

Le barebow, est un style d’arc classique Recurve (double courbure) rudimentaire, qui utilise généralement des mêmes matériaux modernes que l’arc olympique, mais pour lequel aucuns accessoires d’aide à la visée ou à la stabilisation n’est autorisé.
L’arc nu figurait au programme des premiers Championnats du Monde de tir à l’arc en campagne en 1969 et est inclus dans le programme des Jeux Mondiaux depuis 1985. Les règles internationales pour l’arc nu n’étaient jusqu’en 2020 reconnues que pour le tir à l’arc en campagne et le tir à l’arc 3D, année durant laquelle il a été reconnu également en tir à l’arc sur cible.
L’archer qui tire à l’arc nu ramène la corde vers son visage à l’aide de ses doigts et vise en regardant le long de la flèche.

Des poids fixes peuvent être fixés au bas de la poignée. L’arc entier, lorsqu’il n’est pas tendu, doit pouvoir passer dans un anneau de 12,2 centimètres de diamètre.
Les flèches se fixent sur la corde de l’arc entre les repères d’encoche, qui sont des marques fixées sur la corde. Elles tiennent à l’arc sur un repose-flèche et généralement contre un bouton berger, un ressort qui appuie sur le tube de flèche et garantit que la flèche vole droit lorsqu’elle quitte l’arc, en réduisant l’ondulation horizontale causée par les doigts qui lâchent la corde. (Ce phénomène étant connu sous le nom de paradoxe de l’archer).
Les archers barebow portent des palettes sans marque pour protéger leurs doigts de la pression de la corde.

Tirer avec un arc nu exige une grande régularité et beaucoup de contrôle, en particulier dans la répétition de la longueur de l’allonge et dans la force mentale pour l’exécution d’un tir propre. Il est facile de prendre un arc nu et de tirer avec, mais la maîtrise des subtilités du style prendra plus de temps.

Des informations plus détaillées sont accessibles sur le site de la WorldArchery.

Vidéo de la finale du championnat Europeen de Field à Cesana en 2023:


Arc Recurve olympique ou arc classique

Le modèle le plus courant est celui utilisé aux jeux olympiques, qui comporte des éléments améliorant la stabilité et la précision du tir.

L’arc classique est l’évolution moderne des arcs traditionnels qui ont existé depuis des milliers d’années. Les extrémités des branches placées en haut et en bas de l’arc se recourbent vers l’arrière, s’éloignant de l’archer. C’est ce qui a donné son nom anglais à la “re-curve” (recourbé, arc à double courbure).
L’arc classique est le style d’arc utilisé aux Jeux Olympiques depuis la réintroduction du tir à l’arc dans le programme en 1972. Les règles pour l’arc classique ont évolué avec la technologie et les normes de compétition, mais sont restées en grande partie intactes depuis la création de la World Archery en 1931.
L’archer qui tire à l’arc classique ramène la corde vers son visage à l’aide de ses doigts, vise la cible à travers le viseur. Bander un arc classique de compétition peut nécessiter une force de plus de 20 kilogrammes (50 livres), et une flèche tirée avec un tel arc peut atteindre une vitesse de plus de 200 km/h.
Les arcs classiques modernes sont fabriqués à partir de matériaux technologiques de pointe, notamment la fibre de carbone stratifiée et la mousse de carbone dans les branches, mais de nombreux fabricants intègrent des matériaux naturels tels que le bambou. La poignées d’un arc classique est souvent en aluminium ou en fibre de carbone.
Un viseur réglable est également fixé à la poignée et supporte un œilleton, que l’archer utilise pour viser la cible. Les stabilisateurs avant et latéraux ainsi que les amortisseurs, aident à équilibrer l’arc et à réduire les vibrations lorsque la flèche est libérée.
Les flèches se fixent sur la corde de l’arc entre les repères d’encoche, qui sont des marques fixées sur la corde. Elles tiennent à l’arc sur un repose-flèche et généralement contre un bouton berger et sous un clicker, dispositif qui permet de vérifier l’allonge et de s’assurer de toujours tirer avec la même tension. Le bouton amortisseur est un ressort qui appuie sur le tube de flèche et garantit que la flèche vole droit lorsqu’elle quitte l’arc, en réduisant l’ondulation horizontale causée par les doigts qui lâchent la corde. (Ce phénomène étant connu sous le nom de paradoxe de l’archer).
Les archers classiques portent des palettes pour protéger leurs doigts de la pression de la corde. Une dragonne est portée à la main qui tient l’arc afin que l’archer n’ait pas à agripper la poignée trop fort. Cela permet à l’arc de se balancer à la fin du tir et surtout d’éviter des pincements sur la poignée au moment du tir.

Des informations plus détaillées sont accessibles sur le site de la WorldArchery.

Vidéo de la finale Or de la World Cup à Paris en 2022 (Corée-USA):


Arc Compound ou arc à poulies

Le compound a été développé aux États-Unis au départ pour la chasse au gros gibier. Le premier brevet fut déposé en 1969 par Holles Wilbur Allen. Au bout de chaque branche se trouve une poulie où passent des câbles. L’avantage consiste dans le fait que, environ à la moitié de l’armement, la force nécessaire diminue de 40 % à 60 %, voire plus, ce qui permet à l’archer de tenir longtemps à plein armement sans fatigue, tandis qu’un arc traditionnel, une fois bandé, doit être lâché rapidement, sinon le bras de l’archer fatigue, tremble et la précision du tir diminue. La corde accélère la flèche après le lâcher ce qui lui donne plus de vitesse. Le vol a très peu de parabole, ce qui accroît la précision du tir.

L’arc à poulies a été inscrit pour la première fois au programme des Championnats du Monde de tir à l’arc en 1995. Il est intégré à la Coupe du Monde Hyundai de tir à l’arc depuis son lancement en 2006 (sur un pied d’égalité avec l’arc classique), et il figure également au programme des Jeux Mondiaux. En 2028 il fera également sa première apparition aux jeux Olympiques.

Un archer qui tire à l’arc à poulies ramène la corde jusqu’à la butée mécanique à l’aide d’un décocheur, la force nécessaire diminuant au fur et à mesure de l’allonge. L’archer vise la cible à travers une loupe grossissante et active son décocheur pour lâcher la corde. L’énergie stockée dans les branches pliées et les câbles tendus est transférée dans la flèche, l’envoyant vers la cible. La traction d’un arc à poulies de compétition peut nécessiter jusqu’à 28 kilogrammes (60 livres) de force, bien qu’à pleine allonge, le poids de maintien de la flèche ne dépasse pas 6 kilogrammes (13 livres). Une flèche tirée par un arc à poulies peut atteindre une vitesse de plus de 350 km/h.

Les arcs à poulies modernes sont fabriqués à partir de matériaux technologiques de pointe, notamment la fibre de carbone et l’aluminium. Le matériel est rigoureusement testé, car les arcs à poulies restent soumis à une tension importante, même lorsqu’ils ne sont pas utilisés, et doivent résister à des forces exceptionnelles lors du tir.

À l’extrémité de chaque branche se trouvent des poulies, généralement excentrées et appelées cames, qui sont reliées par des câbles et la corde d’arc. Les cames ont des poids de tirage, des longueurs d’allonge et des let-offs maximums spécifiques. Le let-off est le pourcentage de réduction de poids à pleine allonge (effet de la démultiplication de la puissance de l’arc.)

Un viseur réglable est également fixé à la poignée et supporte une loupe (ou scope) qui contient une lentille grossissante, généralement d’une puissance de deux à huit, un œilleton et une bulle de nivellement.

Des stabilisateurs centraux et latéraux sont utilisés principalement pour équilibrer l’arc lors de la visée. Avec les amortisseurs, ils permettent également de réduire les vibrations lorsque la flèche est libérée.

Les flèches sont fixées sur la corde d’arc contre un repère d’encoche et généralement à l’intérieur d’un D-loop, un matériel court en forme d’arc utilisé pour se relier au décocheur lors de la traction de l’arc. La flèche tient à l’arc sur la lame d’un repose-flèche.

Le tir à l’arc à poulies exige de la force physique, mais aussi, et c’est peut-être plus important, du contrôle et de la force mentale. Il est essentiel de viser et d’exécuter proprement le tir lorsque l’œilleton se trouve au bon endroit, et ce d’autant plus dans des conditions de stress telles qu’en compétition. Bien que les arcs à poulies soient résolument plus précis que les autres styles d’arc, les archers à poulies d’élite doivent constamment atteindre un niveau proche de la perfection.

Des informations plus détaillées sont accessibles sur le site de la WorldArchery.

Vidéo de la finale Or Compound de Nîmes 2024:


Inagaki Genshiro Hanshi 9. Dan faisant du Kyūdō (Photo Wikipedia de Hans Gundermann – CC BY-SA 3.0)

Autres types d’arcs


Il existe de nombreux types d’arcs qui ne sont pas détaillés dans les règles pour les compétitions WA, celles-ci étant rédigées uniquement pour encadrer les compétitions internationales. Il y a par exemple les arcs composites compacts, conçus à l’origine pour être utilisés à cheval; les arcs utilisés dans les arts martiaux, comme le kyudo; et les nombreux autres styles d’arcs traditionnels profondément ancrés dans les héritages régionaux.

Pour n’en reprendre que deux:

Gakgung, arc composite Coréen

Master Heon Kim (photo Wikipedia de APoincot – CC BY-SA 3.0)

Le Gakgung est un petit arc composite réflexe (à double courbure) à base de corne de buffle d’eau, dont la pratique s’est démocratisé il y a plusieurs siècles. En raison de sa longue utilisation par les Coréens, il est également connu sous le nom d’arc coréen. Cet arc comme l’arc Mongol et beaucoup d’arcs asiatiques utilise un tirage au pouce et l’utilisation d’un anneau au pouce.

En 1899, le prince Heinrich de Prusse en visite exprima son étonnement à l’empereur Gojong lors d’une manifestation de tir à l’arc traditionnelle. Le prince, issu d’une culture prussienne militarisée, a cherché des démonstrations des arts martiaux coréens, et le tir à l’arc était le plus impressionnant parmi les arts démontrés. Il connaissait le tir à l’arc turc et hongrois en Europe, qui étaient similaires au tir à l’arc coréen. Le prince Heinrich a suggéré de faire de cet art un sport national. L’empereur, convaincu par le Prince, décréta « de laisser les gens s’amuser au tir à l’arc pour développer leur force physique » et créa un club de tir à l’arc. Lors de la normalisation ultérieure du tir à l’arc coréen, la nature de l’arc et de la flèche a été normalisée, de même que la portée des cibles. Le tir à l’arc traditionnel coréen utilise maintenant un type spécifique d’arc composite, des flèches en bambou et une cible standard à une distance standard de 120 bo (environ 145 mètres). Le tir à l’arc coréen est un sport développé sous l’occupation japonaise. Son manuel, « Joseon eui Goongdo », a été publié en 1920.

L’arc japonais ou Yumi

Le Yumi est un arc japonais traditionnel qui est utilisé pour pratiquer un art martial appelé Kuydo, héritage des Samouraïs. Fabriqué originairement en bambou, la fibre ou le carbone sont tolérés. L’arc est exclusivement tenu de la main gauche et sa poignée asymétrique se trouve dans le tiers inférieur. L’arc très grand dépasse les deux mètres et est privé de tout équipement. La flèche japonaise s’appelle le Ya. Elle peut être en bambou aluminium ou fibre de carbone. Ici, la qualité de la posture et du gestuel est privilégiée permettant d’obtenir un tir parfait. Lié à une pratique spirituelle, il nécessite une tenue spécifique et se pratique dans des clubs dédiés au Kuydo.

Les flèches

Sources des commentaires: WorldArchery et Wikipedia

Un monde de choix …

Hormis les flèches en bois utilisées par les arcs Longbow, les flèches modernes utilisées en compétition sont fabriquées en aluminium, en fibre de carbone ou dans une combinaison des deux matériaux. Elles sont produites avec des tolérances infimes afin de garantir que chaque flèche d’une série (en général une série d’une douzaine de flèches) est parfaitement égale en termes de poids et de taille. Les flèches sont utilisées et réutilisées des centaines de fois par un archer. Les flèches carbonne et carbonne/aluminium est souvent privilégiés en extérieur alors que les celles en aluminium seul sont souvent utilisées en salle car plus lourdes.

Le fût (ou tube) d’une flèche, son corps, est creux. L’épaisseur et la résistance du matériau utilisé pour fabriquer le fût définissent le spine (colonne vertébral) de la flèche (en fait sa rigidité). Plus l’arc est puissant, plus le spine de la flèche doit être résistant. Certains fûts sont cylindriques ou effilés, ce qui signifie qu’elles sont plus larges au milieu qu’à une ou deux extrémités permettant de meilleures performances. Une pointe à l’avant de la flèche permet de percer la cible à l’impact et un nock, une rainure en forme de U, à l’arrière de la flèche se fixe sur la corde de l’arc.

L’empennage, qui peut être droit ou hélicoïdal se compose de plumes généralement en matière plastique ou naturelles et permet de stabiliser la flèche en vol. Le choix de la plumes se fait également en fonction du type de tir: en intérieur on préfèrera les grandes plumes pour stabliser la flèche rapidement alors qu’en extérieur ce sont les petites plumes qui seront privilégiées pour la vitesse (la flèche ayant plus de temps pour se stabiliser).

Les encoches et les plumes d’un archer doivent toutes être de la même couleur pour toutes ses flèches. Chaque archer utilise ses propres couleurs et inscrit son nom sur ses tubes de flèches afin qu’elles puissent être identifiées à la cible.

Les flèches vrillent et se courbent en vol. Lors du lâcher, la pression s’accumule à l’arrière de la flèche et celle-ci accélère plus vite que l’avant. Les flèches tirées avec un arc classique se courbent généralement horizontalement en raison du mouvement de la corde lorsqu’elle quitte les doigts, tandis que les flèches tirées avec un arc à poulies se courbent en général à la verticale.