Petit historique du tir à l’arc sportif, des fédérations et du mouvement olympique
Un peu d’histoire …
(les sources venant de la World Archery et Wikipedia)
Le tir à l’arc est l’un des arts les plus anciens encore pratiqué aujourd’hui.
L’histoire de l’arc et des flèches est étroitement liée à celle de l’humanité. Le tir à l’arc est d’abord apparu comme une technique de chasse, puis comme une arme de guerre. Les plus anciennes traces de tir à l’arc – des pointes de flèches en silex – remontent à environ 20 000 av. J.-C. Il est possible que les premiers humains aient utilisé des arcs et des flèches encore plus tôt.
Des styles et des techniques d’équipement distinctifs se sont développés dans presque toutes les régions du monde.
En Asie, où les guerriers étaient souvent montés à cheval, les arcs composites plus courts sont devenus populaires, tandis que les arcs longs en bois d’if ont fait de l’Angleterre une puissance militaire pendant une grande partie du Moyen Âge. D’importantes communautés d’archers utilisant des arcs traditionnels sont toujours actives aujourd’hui.
Le tir à l’arc est devenu obsolète dans la guerre avec l’avènement de la poudre à canon et l’arrivée de l’arquebuse en Europe et s’est rapidement développé en un sport.
En parallèle à la guerre de cent ans au XVème siècle, se développe en France et dans le reste de l’Europe, le tir à l’arc sous forme de jeu d’adresse. Les villes organisent chaque année, au printemps, les jeux du papegai ou papegault, qui consiste à atteindre une cible, représentée sous la forme d’un oiseau, le papegai, accroché en haut d’un mât ou au sommet d’une tour. Le vainqueur est désigné « Roy du papegay » pendant une année entière. Le jeu se pratique à l’arc, mais aussi à l’arbalète puis à la couleuvrine. Ce jeu est très probablement en Belgique l’ancètre de notre actuel tir du Roi pratiqué dans la plupart de nos clubs.
Le tir à l’arc devient alors un loisir puis un sport à part entière. La première compétition de tir à l’arc connue de l’époque moderne s’est déroulée à Finsbury, en Angleterre, en 1583 et a réuni pas moins de 3 000 participants.
La Révolution française dissout les compagnies d’arc par décret de l’assemblée nationale en 1789. Dès lors, la grande majorité des archers sont incorporés à la garde nationale. La Chevalerie d’arc reforme des compagnies mais sans statuts militaires. Dès 1797 la compagnie de Fontainebleau reprend corps. À partir de cette date, le tir à l’arc devient un jeu.
Dans les autres parties de l’Europe occidentale, son emploi à la guerre disparait également de façon définitive.
À partir du XIXe siècle, l’archerie traditionnelle est utilisée pour les loisirs et la chasse dans plusieurs régions, bien après son abandon à la guerre. En Turquie, vers 1820, Mahmoud II a encouragé cette utilisation, mais l’art de la construction des arcs composites disparut vers la fin du siècle. Le reste du proche orient a également perdu la tradition du tir à l’arc à la même période. En Corée, la transformation de l’entraînement militaire en loisir a été initiée par l’empereur Kojong, et est devenue la base du sport moderne. Pendant ce temps, les Japonais continueront à fabriquer et utiliser leur traditionnel yumi. Parmi les Cherokees et les Anglais, l’utilisation de l’arc droit n’a jamais totalement disparu.
Enfin c’est à partir des années 1920 que les ingénieurs ont trouvé un intérêt à l’archerie, auparavant chasse gardée des facteurs d’arcs traditionnels. Ceci a conduit à la commercialisation de nouvelles formes d’arcs, incluant les arcs classiques modernes et les arcs à poulies. Ces arcs sont devenus prédominants dans l’archerie occidentale.
La création des fédérations
La World Archery et la IFAA
(les sources venant de la World Archery et Wikipedia)
Vers 1850, les compagnies se regroupent en familles. Par la suite, en France, les compagnies prendront le statut d’associations loi de 1901.

La World Archery (WA)
En 1931, la première organisation internationale voit le jour à Lwow en Pologne, où la France, la République Tchèque, la Suède, la Hongrie, l’Italie, la Pologne et les États-Unis créent la Fédération internationale de tir à l’arc (FITA), à laquelle adhèrent aujourd’hui environ 140 pays.
Un des objectifs de la FITA, devenue la World Archery Federation (WA) en juillet 2011, est de faire réintroduire le tir à l’arc aux Jeux olympiques, ce sera chose faite en 1972 (voir plus bas).
La WA est représentée aujourd’hui, pour ne citer que quelques fédérations, en France par la FFTA (Fédération française de tir à l’arc), en Belgique par la Royal Belgian Archery, au Canada par la Fédération Canadienne des Archers, en Suisse par l’Association Suisse de Tir à l’Arc (ASTA-SBV, désormais SwissArchery).
Cinq associations continentales se consacrent au développement du tir à l’arc dans leurs régions respectives (Europe, Amériques, Afrique, Asie et Océanie). La WA compte actuellement environ 168 associations nationales membres dans le monde entier afin de gérer le sport au niveau local, ce qui représente environ 30 millions d’archers dans le monde entier.
Seule la World Archery Federation est reconnue par le comité international olympique. La fédération a d’ailleurs son siège social dans la capitale olympique de Lausanne, en Suisse.

La International Field Archery Association (IFAA)
L’IFAA est une association de tir à l’arc fondée en 1970 par un groupe d’archers des États-Unis, Suède, Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Canada. Cette association représente plus de 50 000 archers dans plus de 55 pays membres de tous les continents.
L’IFAA fait essentiellement la promotion du tir « Field » (tir en environnement naturel ou encore tir de campagne) en restant proche d’un esprit de chasse, mais organise également des épreuves en intérieur.
Elle n’est pas reconnue par le Comité International Olympique, contrairement à la World Archery Federation.
Le tir à l’arc et les jeux Olympiques
(les sources venant de la World Archery et Wikipedia)

Le tir à l’arc moderne est en quelque sorte défini par les Jeux Olympiques. Ils ont guidé et façonné le sport pour en faire ce qu’il est aujourd’hui.
Après la tenue des premiers Jeux Olympiques modernes en 1896, le tir à l’arc avait été inscrit au programme des Jeux de 1900 à Paris, 1904 à St Louis, 1908 à Londres puis 1920 à Anvers.
Ensuite ce n’est qu’en 1972, date à laquelle le tir à l’arc est revenu dans le giron olympique, que les jeux sont devenus de loin l’épreuve la plus importante du calendrier international de la discipline. Bien que seul le tir à l’arc classique soit actuellement intégré aux Jeux, son impact sur les règles et la popularité du sport est considérable.
À l’époque, le tir à l’arc, toujours pratiqué en grande partie par des aristocrates amateurs, arrive à la fin d’une ère, celle d’une activité à la mode pour l’élite sociale en Europe. Les Jeux Olympiques eux-mêmes étaient alors très différents de l’événement que nous connaissons aujourd’hui. En 1900, ils n’étaient que la section sportive d’un immense événement international appelé World Expos, qui ressemblait à nos expositions universelles contemporaines.
Treize compétitions associées de tir à l’arc étaient organisées durant les dates de l’événement, avec la participation de plus de 5000 archers, tous des hommes.
À ce jour, il n’y a pas de consensus officiel sur les compétitions dites ‘olympiques’ et celles qui ne l’étaient pas, bien que la page Wikipedia correspondante en énumère sept choisies par des chercheurs olympiques non identifiés. Les épreuves tirées, dont celle délicieusement appelée Au Cordon Doré, n’apparaîtront plus jamais après cela, et bien que les tournois aient été ouverts à tous, dans la pratique, presque tous les archers ayant concouru étaient français.
Les épreuves par équipes apparaissent pour la première fois lors des Jeux olympiques de St Louis en 1904. Là encore, bien qu’officiellement ouvertes à tous, aucun athlète étranger n’y participe et l’épreuve devient de facto le championnat national américain.
En 1908, lorsque les Jeux Olympiques se déroulent pour la première fois à Londres, la meilleure archère du pays est alors Alice Legh. Elle décide de ne pas participer aux Jeux Olympiques afin de se préparer pour les championnats nationaux britanniques, qu’elle considère apparemment à l’époque comme plus prestigieux.
Lors de ces premières éditions des Jeux, le tir à l’arc n’a peut-être pas représenté une multitude de nations, mais les compétitions de 1904 et 1908 furent pionnières en ce qui concerne la présence de femmes.
À cette époque, les athlètes olympiques masculins étaient souvent 20 fois plus nombreux que les femmes aux Jeux. Tous les sports étaient loin d’être aussi accueillants que le tir à l’arc. Certains ont émis l’hypothèse que le tir à l’arc était perçu comme acceptable en partie parce que les femmes pouvaient concourir en portant une robe. Même si celle-ci n’est peut-être pas la raison honorable (l’égalité des sexes) que l’on aimerait trouver, elle a jeté les bases d’une grande partie de l’histoire de ce sport.
En 1920, les épreuves sont à nouveau modifiées. Les compétitions olympiques de cette année-là comportaient des variations sur ce qu’on appelle le tir à l’arc popinjay, qui consiste à tirer des flèches pour essayer de faire tomber des oiseaux en bois posés sur de hauts mâts. Il s’agit d’une forme de sport populaire, à l’époque comme aujourd’hui, principalement en Belgique. Seules trois nations furent représentées: la Belgique, la France et les Pays-Bas.
Le héros belge local Hubert van Innis remporte alors la dernière de ses neuf médailles d’or et d’argent pour devenir l’archer olympique le plus décoré de tous les temps, titre qu’il détient toujours aujourd’hui.
Après la compétition d’Anvers, les flèches olympiques ne voleront plus pendant 52 ans. Les Jeux deviennent de plus en plus importants, prestigieux et professionnels, même si les épreuves restent strictement réservées aux participants amateurs. Pour être inclus aux Jeux Olympiques, un sport doit disposer d’un ensemble de règles standardisées pour ses compétitions internationales. Une rotation constante des épreuves et un nombre limité de participants étrangers ne sont plus acceptés.
L’évolution a été lente, mais en 1950, le tir à l’arc est reconnu comme un sport amateur par le Comité International Olympique. En même temps, la FITA est reconnue comme une fédération amateure.
En 1952, les premières règles olympiques officielles du tir à l’arc de la FITA sont acceptées par le Comité International Olympique au cas où le tir à l’arc serait réintégré. Cependant, les Jeux olympiques plus austères organisés après la Seconde Guerre mondiale ne sont pas enclins à introduire de nouveaux sports. Le tir à l’arc, malgré son histoire et son universalité, n’a apparemment pas fait ses preuves.
Le personnage clé du retour du tir à l’arc aux Jeux sera Inger Frith.
Née en 1909 au Danemark, elle a mené une vie remarquable à travers le monde, notamment en servant dans l’armée de l’air sud-africaine pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de s’installer au Royaume-Uni et de se mettre au tir à l’arc, pour finalement représenter la Grande-Bretagne au niveau international.
Devenue vice-présidente de la FITA en 1955, elle commence alors sa campagne de lobbying féroce pour que ce sport revienne aux Jeux Olympiques. En 1961, elle devient la première femme présidente d’une fédération sportive internationale. À cette époque, tout le monde ne se rend même pas compte que Frith est une femme. Selon une note de la Revue Olympique: “elle nous demande très courtoisement de faire savoir que sa fierté féminine est légèrement ‘blessée’ lorsqu’elle reçoit des lettres adressées au président de la fédération internationale de tir à l’arc se référant à elle en tant que ‘M.’”
Selon les contemporains, Frith avait un caractère autocratique.
“Elle dirigeait le tir à l’arc avec une baguette de fer,” selon Lynne Evans, qui a participé aux Jeux Olympiques de 1972. “Mais elle a le mérite de ne pas avoir baissé les bras et d’avoir littéralement arpenté les couloirs du Comité International Olympique pour exiger que le tir à l’arc soit admis.”
Munich a été choisie pour accueillir les Jeux Olympiques de 1972 en avril 1966 lors d’une session du Comité International Olympique à Rome.
Un an auparavant, Frith avait reçu la confirmation que le sport serait autorisé à revenir. Mais c’est lors de cette session que la nouvelle que la FITA attendait depuis des décennies fut officiellement rendue publique. Le tir à l’arc réintégrera le programme à Munich et il sera alors l’un des neuf sports seulement (sur 21) à proposer une compétition pour les femmes comme pour les hommes.
Après plus de 50 ans, un nouveau chapitre venait d’ouvrir.
Dans les évolutions qui ont suivies notons que le tir par équipe a été introduit la première fois à Séoul lors des jeux de 1988 et que le format des matchs actuels est apparu à Barcelone en 1992. Les matchs ont rendus le sport plus accessible et spectaculaire.
Enfin c’est en 2012 à Londres que le système de sets a été mis en place. Alors qu’avant on comptait lors des matchs simplement les points des 5 volèes, le système de sets permet à l’archer ayant fait une mauvaise volée d’avoir encore toutes ses chances pour gagner le match.
Enfin notons qu’en 2028 les archers Compound seront après une longue attente également de la participation pour leur première olympiade à Los Angeles.
En savoir plus sur le tir à l’arc aux Jeux olympiques et sur les femmes dans le tir à l’arc (bel article de la WA)
Le tir à l’arc et les jeux Paralympique
(sources venant de la World Archery et du site www.olympics.com)
En 1948, à Stoke Mandeville, en Angleterre, Sir Ludwig Guttmann a organisé une compétition sportive à laquelle ont participé 16 vétérans de la Seconde Guerre Mondiale souffrant de graves lésions de la moelle épinière. Quatre ans plus tard, des athlètes néerlandais se sont joints à la compétition: le mouvement international, aujourd’hui connu sous le nom de Mouvement Paralympique, est né.
Des jeux à la façon olympique pour les athlètes handicapés se sont tenus pour la première fois à Rome en 1960. Se déroulant peu après la fin des Jeux Olympiques, ces jeux à la façon olympique pour athlètes handicapés ont attiré 400 participants venant de 23 pays, qui se sont affrontés dans huit sports.
À la suite des Jeux de Tokyo 1964, les Jeux Paralympiques ont été organisés dans des villes différentes de celles des Jeux Olympiques, à l’image des premiers Jeux Paralympiques d’Hiver, qui ont eu lieu à Örnsköldsvik, en Suède, en 1976. La même année, à Toronto, d’autres groupes de personnes en situation de handicap sont venus se joindre à la compétition: là encore, l’idée de réunir ces différents groupes pour des compétitions sportives internationales est née.
Le tir à l’arc figure au programme des Jeux paralympiques depuis leur première édition en 1960. Aux Jeux paralympiques, les athlètes handicapés participent aux épreuves de para-tir à l’arc, avec arcs classiques et arcs à poulies .
Plus d’infos sous https://www.olympics.com/fr/sports/paralympic/